NBA Finals 1999, match 5 : Il reste 10 secondes à jouer, le Magic va emporter son premier titre après un gros combat contre les Warriors et un énième match épique de Gary Payton dans cette série. Le GM du Magic, BobCousy, se remémore avec émotion les moments de joie (beaucoup) et de tristesse (aussi) depuis la prise en main de la franchise au seuil de la saison 1995-1996.

Orlando sortait, déjà, d’une Finale NBA perdue face aux plus expérimentés Houston Rockets. Le vilain sweep infligé par les Texans avait laissé des traces : Shaq O’Neal exprimait clairement ses envies d’ailleurs, déçu de sa prestation face à Hakeem Olajuwon, et vexé de devoir partager la lumière avec le prodige Penny Hardaway.

Anfernee Hardaway

Penny Hardaway, le chouchou de son GM !

Episode 1 – Gros deal et deal de gros…

BobCousy en était convaincu : Big Shaq allait quitter Orlando à la Free-Agency 1996, laissant la franchise exsangue et Penny trop esseulé. Il fallait monter un échange, et tirer une contrepartie acceptable d’un joueur aussi dominant que Shaquille O’Neal.

Les offres ne manquèrent pas, comme attendu. BobCousy s’était fixé une ligne de conduite qu’il fallait assumer et tenir : recruter des joueurs appréciés IRL, forts attaquants et surtout gros défenseurs (parce que la défense fait gagner des matchs, bordel). Chris Webber était une contrepartie parfaite : issu de la même draft que Penny, parfaitement complémentaire, avec une grosse marge de progression…

Négociation sympa avec le GM des Wizards et deal équilibré à mon sens : Shaq O’Neal vs. Chris Webber + Juwan Howard + 1st Wizards 98. Les 2 GMs échangeaient également leurs picks 96, ce qui se révéla plus anecdotique. Pour le Magic, cela faisait un très gros joueur, ainsi que 2 jolis assets pour des deals futurs. Accessoirement, Orlando se débarrassait du contrat encombrant du vétéran Jon Koncak.

Shaquille O'Neal

Shaquille O’Neal n’est plus le roi de la ville…

Episode 2 – Mon premier Big 3.

Penny Hardaway + Chris Webber : voilà un joli duo de joueurs jeunes, complets, bons défenseurs. Mais cela ne suffirait pas à faire du Magic un prétendant crédible au titre NBA, malgré un supporting cast très correct (Nick Anderson, Dennis Scott, Horace Grant, et Juwan Howard, donc).

BobCousy voulait à tout prix une troisième grosse star, pour viser haut. Charles Barkley ? David Robinson ? Shawn Kemp ? Les GMs contactés n’étaient pas très tentés par les contreparties offertes par le Magic. Il fallait améliorer la proposition. Voilà pourquoi le Magic jeta son dévolu sur Vin Baker, qui était en partance du côté de Milwaukee. Juwan Howard et le pick Magic 98, contre Vin Baker et l’excellent meneur remplaçant Eric Murdock : le deal en substance.

Le plan était clair depuis le début : Vin Baker n’était que de passage à Orlando, il était un atout pour recruter une vraie troisième star. Le Magic était prêt à attendre que les déçus de la saison 95-96 « liquident » leurs joueurs. L’opportunité se présenta en milieu de saison, à la faveur des mauvaises performances des Seattle Sonics. Mais il fallait faire vite pour contenter Krako : Gary Payton et Shawn Kemp pouvaient partir à tout moment. Le Magic décida donc de liquider une bonne partie de ses assets pour faire venir Gary Payton : Vin Baker, le pick Magic 97, le pick Wizards 98 et même un pick 98 des Nets (récupéré en échange de la déception Dennis Scott). C’est très cher : Krako est, avec le recul, probablement gagnant dans ce deal, mais quand on aime, on ne compte pas… Et Gary Payton a depuis largement répondu aux attentes (très élevées) de son GM !

Gary Payton

Un coup de foudre pour Gary Payton !

Episode 3 – Des hauts et des bas.

Payton / Penny / CWebb : nous tenions enfin notre Big 3 ! La saison 1995-96, entrecoupée par les transferts et les changements de rotation, fut finalement positive pour Orlando : un bilan de 45 victoires pour 37 défaites, et une 4e place à l’Est. Juste avant la deadline, le Magic procéda à un transfert qui passa totalement inaperçu à l’époque, mais s’avérera finalement très important dans la quête du titre : le costaud Pervis Ellison, qui cirait le banc à Boston, fut échangé contre quelques joueurs de bout de banc au contrat expirant… Premiers playoffs et première série remportée après une bataille rugueuse contre les Atlanta Hawks. Au deuxième tour, les Chicago Bulls, futurs champions, étaient bien trop forts…

L’intersaison qui suivait fut très décevante pour le Magic : aucune recrue de premier plan et la perte de deux joueurs importants : Nick Anderson et Horace Grant. Ce fut en partie corrigé, puisque le swingman Nick Anderson, qui avait choisi Detroit, fit son retour sous le maillot du Magic en échange d’Eric Murdock. Malgré un départ très poussif, la saison 1996-97 fut une belle réussite : 54 victoires et 28 défaites, soit le deuxième meilleur bilan de toute la ligue ! Le trio magique Payton / Penny / Webber répondait parfaitement aux attentes. 3 All-Stars, complets, réguliers, complémentaires. Avec le recul, les playoffs 97 furent également une grosse réussite, même si la déception prit le pas sur la satisfaction à court terme… Après deux premiers tours maitrisés contre les Bucks puis les Knicks, nous avions enfin le privilège d’affronter les Bulls en Finale de Conférence. Match 1, défaite. Match 2, branlée. Match 3, branlée. Nous étions menés 3-0, sonnés, presque cuits. Peur d’un nouveau sweep humiliant… Mais le miracle s’amorça. Match 4, victoire nette. Match 5, victoire à l’arraché. Match 6, victoire ! Nous avions repris la main, Pedro était sur les nerfs et BobCousy y croyait enfin. Avec l’avantage du terrain, les Bulls gagnèrent assez nettement le 7e match, avant de voler vers le Back-to-Back. Le staff du Magic ruminait sa défaite et préparait sa revanche la saison suivante…

… qui laissa finalement un goût d’inachevé. Nous étions repartis à la guerre avec le même groupe, et la saison régulière 1997-98 fut du même tonneau : 52 victoires, 30 défaites, soit un bilan légèrement moins favorable que la saison précédente et seulement la 5e place de la ligue. Nous rêvions pourtant déjà d’une revanche contre les Bulls en Finale de Conférence… Mais Chicago fut éliminé dès le premier tour par les très surprenant New Jersey Nets… tout comme le Magic, par les non moins surprenants Atlanta Hawks !!! La déception était grande pour BobCousy, le Big 3 Payton / Hardaway / Webber était dans l’impasse, il fallait tenter un nouveau projet.

Chris Webber

Chris Webber a laissé de grands souvenirs aux fans du Magic !

Episode 4 – Mon Amiral…

BobCousy speaking :

Petit retour en arrière : 21 avril 2020, je reçois un message de l’illustre Modjo. En plein confinement, il envisage de lancer une nouvelle simu, qui commencerait en 1995-96. Il me propose de participer et de faire part de mes préférences. Excellente idée, j’accepte avec grand plaisir ! Quelle équipe me faisait rêver en 1995 ? Le Magic, évidemment ! La raison ? PENNY !!! La classe, la maîtrise, la vision du jeu, il me parlait davantage que le gros Shaq, trop grand, trop costaud, trop extraverti pour moi…

Je fais ensuite la liste des joueurs qui me feraient rêver : MJ, of course, le seul et unique GOAT… Gary Payton, le roi des tchatcheurs, tellement intense en défense… Pat Ewing, la bête de l’Est… Et David Robinson, le seul et unique Amiral, la force tranquille, tellement impressionnant avec la Dream Team…

Dès les premiers jours de la simu, je fais le forcing pour attirer David Robinson à Orlando. En milieu de saison 1995-96, San Antonio est en difficulté, David Robinson va être échangé. J’y crois à mort, Vin Baker et un tas de picks sont dans la balance… Mais le GM des Spurs choisit les Lakers !

Quand David Robinson est sur le départ à Los Angeles, je contacte Don Moretti. L’Amiral contre Chris Webber et Dominique Wilkins ? Non, ça va pas être possible…

La troisième tentative sera la bonne : après une saison ratée et une déprime à Détroit, David Robinson est à nouveau sur le départ. On prend l’initiative de monter un blockbuster deal incluant Boston, Detroit, New York, Sacramento, Washington et Orlando… Rien que ça ! Orlando sacrifie Chris Webber et Darrell Armstrong, ainsi qu’une brouette de picks et de cash… Welcome David Robinson, mais aussi les précieux Joe Smith et Charlie Ward !

David Robinson

Amiral, mon amiral…

Episode 5 – Une saison de rêve…

Gary Payton à la mène, Anfernee Hardaway à l’arrière et David Robinson au centre de la raquette : le Magic tient un très gros Big 3 ! Ce sont d’excellents attaquants, mais aussi de très gros défenseurs. Et BobCousy a décidé de miser sur la défense : Joe Smith et Pervis Ellison sont aussi très solides dans le domaine, et Charlie Ward fera un excellent back-up défensif sur les postes 1 et 2.

En début de saison 1998-99, il reste cependant une inconnue : à quel poste jouera Joe Smith ? N’est-il pas trop lent pour jouer ailier, et pas assez costaud pour jouer power ? Il débutera à l’aile, aux côtés du très solide Pervis Ellison. Et le bilan du Magic sur les deux premières vagues de la saison régulière est excellent : 13 victoires pour seulement 3 défaites ! Les 4 vagues suivantes, le coach multiplie les tests : Scott Burrell / Joe Smith, avec Pervis Ellison sur le banc, puis Scott Burrell / Pervis Ellison, avec Joe Smith 6e homme. Des tests qui ne seront pas très probants : 15 victoires et 10 défaites entre les days 21 et 60. Retour à la rotation de départ, et le Magic montre progressivement en puissance. La saison se terminera sur 16 victoires consécutives !!! Le bilan est très positif : 61 victoires pour seulement 21 défaites, meilleur bilan de la ligue. Gary Payton, Penny Hardaway et David Robinson sont tous trois récompensés de leur grosse saison par une présence dans la All-NBA 2nd Team.

Au premier tour, ce sont les Boston Celtics de Bean qui se présentent : le duo Paul Pierce / Shaquille O’Neal est très impressionnant, mais la saison régulière a plutôt déçu et Christian Laettner manquera toute la série… Orlando ne peut pas perdre ? Attention, le traumatisme de la saison passée est toujours là… Le gros Shaq et PP sont énormes, Orlando perd le deuxième match à domicile de 2 petits points. Boston emporte également le 3e match, puis réalise un match 5 exceptionnel pour prendre l’avantage. Penny est blessé, Orlando est au pied du mur. BobCousy redoute le match 6 à Boston : en cas de défaite, ce serait une grosse déception, pas certain que le Big 3 survive à une telle désillusion… Shaq O’Neal ne joue que 6 petites minutes avant de se blesser, c’est le tournant de la série. Orlando remporte assez largement les matchs 6 et 7. Charlie Ward a magnifiquement remplacé Penny Hardaway. Pervis Ellison a fait une série solide (ce sera le cas sur tous ses playoffs). Nous sommes encore en vie ! Victoire 4-3.

Au deuxième tour, on retrouve les Milwaukee Bucks de DWade, que nous avions éliminé au premier tour deux ans auparavant. Ce sera un affrontement épique entre Penny Hardaway et Ray Allen. Nous perdons le premier match, à domicile, 101-98. 34 points de Ray Allen, avec 9 rebonds et 9 assists… Mais David Robinson, repositionné ailier-fort pour profiter d’un match-up favorable face à Karl Malone, sort un énorme match 2 et un très gros match 3. Gary Payton joue arrière, Penny Hardaway meneur, le match 4 est une formalité. Le cinquième match est plus serré, Ray Allen joue son va-tout, mais Orlando l’emporte 128-122. Dans cette série, beaucoup de cartons offensifs, mais le Magic l’emporte finalement 4-1. Joe Smith a fait un énorme travail pour contenir Grant Hill.

Nous sommes donc de retour en Finale de Conférence. Pour une revanche face aux Bulls ? Non, ce sera le Miami Heat du nouveau venu Slam, qui fait tomber Chicago. On s’attend à une série défensive et on ne sera pas déçu… Match 1 : victoire de 33 points. Match 2 : victoire de 27 points. Match 3 : victoire à Miami 122-66… David Robinson est injouable, le reste de l’équipe est au diapason. Nous perdons le match 4 face à un Jamal Mashburn de gala, repositionné meneur… Mais nous concluons la série au match 5, sur une victoire de 23 points… Le Magic l’emporte à nouveau 4-1. David Robinson est le MVP évident de cette série.

C’est enfin l’heure des Finales NBA, pour un affrontement de rêve face aux Golden State Warriors de Buck. Hakeem Olajuwon contre David Robinson, un duel de légendes ! Cette fois encore, le Magic débute idéalement la série avec deux victoires autoritaires à la maison. L’Amiral domine nettement The Dream, Tim Duncan est un peu en retrait. Orlando emporte également le match 3 en Californie (115-107), mais c’est le drame : David Robinson se blesse en fin de match, il manquera la suite des Finals ! Orlando mène 3-0 mais n’est plus serein. BobCousy change son fusil d’épaule : on va jouer vite, sur les extérieurs, avec Gary Payton et Penny Hardaway. Au match 4, The Glove marque 37 points mais cela ne suffit pas : Orlando s’incline 129-123. Au match 5, il récidive avec 35 points, magnifiquement épaulé par Penny Hardaway (29 points et 10 rebonds). Charlie Ward multiplie les caviars (12 assists) et le banc est énorme : Eric Montross (14 points, 10 rebonds) et l’inconnu Elliot Perry (13 points, 6 assists) apportent une contribution essentielle. Le Magic emporte la série 4-1.

Champions !!! C’est la folie à Orlando, Mickey et Minnie paradent à Disney World avec le maillot du Magic : c’est vraiment le Magic Kingdom… Gary Payton, Penny Hardaway et David Robinson auront un jour leur maillot accroché au sommet de l’Orlando Arena. Mais l’aventure n’est pas terminée !!!

NBA Trophy

Le Graal…

Epilogue ?

Penny Hardaway et David Robinson sont encore sous contrat pour les 4 prochaines années, et Charlie Ward a un excellent petit contrat jusqu’en 2001. Dès l’ouverture des playoffs, Gary Payton et Joe Smith avaient également annoncé une prolongation pour les 4 prochaines années, en faisant des concessions financières. Ils se sentaient déjà bien à Orlando, le titre devrait leur donner des ailes ! Le précieux Pervis Ellison a également accepté un petit contrat sur les deux prochaines saisons. Nos 6 joueurs principaux porteront donc le maillot du Magic pour défendre leur titre dès la saison prochaine.

Le maître mot est clair : stabilité. A la prochaine FA, l’objectif principal sera de conserver les joueurs de banc qui se sont avérés très précieux pour Orlando. Et nous essaierons d’attirer un autre atout avec notre Mid-Level Exception et notre gros Win Rating…