Voilà la saison en est déjà à la vague 3, celle-ci débute sans le meneur back-up des Nets.

En effet lors de la rencontre, remporté sur notre parquet contre les Hawks 100 à 80 (Day 19), après un geste d’humeur du pivot Kevin Duckworth, le coup de coude a laissé des traces sur le nez de Chris Childs, réputé costaud le kid, il devra quitter le terrain au bout d’une minute pour cause de nez cassé !

Comme un signe, la vague débute mal avec 2 défaites à domicile contre les Celtics et les Wizzards !

Le retour de Childs est synonyme de victoire contre les Rockets privée de Clyde Drexler, on se satisfait de cette victoire 119-93.

Mais revenons un instant sur l’histoire du natif de Bakersfield (Californie) fut à la fois l’acteur principal et le metteur en scène d’un remake de « Voyage au bout de l’enfer ». L’histoire vertigineuse d’un alcoolique.

Quelques heures avant de larguer définitivement la bouteille, Childs avait estimé sa consommation du jour. Faites péter l’addition : 24 Heineken, quatre verres de cognac, trois joints de marijuana. Excusez du peu… Ce matin du 26 juin 1993, il essaya de se rendre à l’entraînement des Miami Tropics, une équipe de ligue mineure USBL. Exhalant de forts relents d’alcool, atteint de nausées, gonflé de 12 kg, Chris réalisa qu’il était au fond du trou.

« Je savais que cette maladie n’était pas une plaisanterie. La première fois que j’ai tenté d’arrêter, c’était pour sauver ma carrière de basketteur. Quand j’ai replongé, j’ai compris que je devais sauver ma vie. »

Le combat contre l’alcoolisme n’est jamais gagné d’avance. C’est une lutte de tous les jours, de tous les instants. L’abstinence de Chris depuis ce 26 juin est remarquable. Ce basketteur qui ne fut pas drafté et qui jouait souvent en état d’ébriété dans six équipes différentes de CBA et une de USBL est désormais meneur titulaire chez les Nets.

Membre d’une famille de six enfants, Childs a été élevé à Bakersfield où il vit le jour le 20 novembre 1967. C’est le fils d’un papa infirmier et conseiller municipal, James, qui ne dit jamais non à un petit verre. Tenir l’alcool était un signe de virilité. Chris prit le pli. Il buvait au collège, à Boise State University. Au NBA rookie camp. En CBA. En USBL. (ndlr: deux ligues aujourd’hui disparues)

« J’étais un alcoolique en sortant du ventre de ma mère », résume-t-il avec gravité. « A la fac, personne ne disait rien. Tout le monde faisait la même chose. Et puis ça a empiré… Ça a dépassé les limites quand je n’ai pas été drafté. J’ai vite compris à ce moment-là que j’avais un gros problème. »

Childs passe quatre saisons chez les Broncos de Boise State, dans l’Idaho, une fac qui accueillera plus tard Coby Karl, le fils de l’entraîneur des Nuggets. Il débute tous les matches (118), ce qui est du jamais-vu dans l’histoire du college. Durant son année junior, en 1987-88, les scouts NBA lui promettent une place au premier tour de la draft. Crédité de 14.3 points, 2.6 rebonds et 3.3 passes par match, Chris est un meneur de 1,91 m dur au mal et capable de tout sur un terrain.

Malheureusement, il se casse la jambe pendant l’été précédant sa saison senior. Si ses statistiques se stabilisent (13.7 pts, 4.1 pds), il ne retrouvera son véritable niveau que vers la fin de son cursus. Sa moyenne de points a très légèrement décliné mais sa cote, elle, est descendue en flèche. Il recommence à boire pour célébrer un bon match. Il plante 20 points, reste dehors jusqu’à 5 ou 6 h du matin et joue la tête dans le cul les deux jours suivants. La sanction tombe en juin 1989 : non drafté. Chris se souvient :

« Je me cachais derrière la bouteille. J’étais dépressif. »

« Dans le miroir, j’ai vu mon père »

Direction la CBA. Les Rapid City Thrillers le retiennent en 14e position de la draft 1989. Pige chez le Columbus Horizon. Passage au Rockford Lightning. Ses statistiques grimpent progressivement (de 7.5 pts en 1990 à 9 en 1991 puis 12.4 en 1992) mais les chiffres ne disent pas tout. Chris est dans une spirale infernale. Un processus d’autodestruction qui le mènera aux portes de l’enfer.

« J’étais un joueur dissipé. J’étais un enfant gâté et j’avais un tempérament explosif. Je ne savais pas comment approcher et aborder mes partenaires. Et pour pouvoir jouer meneur, il faut savoir communiquer un minimum avec ses coéquipiers… A l’époque, j’en étais incapable. Je hurlais, je les insultais, j’allais les défier dans les yeux… Je leur sortais : « Si tu veux la baston, battons-nous ! » »

Un dernier déménagement en CBA sauve sa vie. En 1992, il rejoint le Quad Cities Thunder. Le coach et le proprio comprennent ses difficultés : les deux hommes sont eux-mêmes d’anciens alcooliques. Dès son arrivée, ils lui prêtent assistance.

« Nous voulions réellement travailler avec lui », explique Dan Panaggio, l’entraîneur. « Il pensait pouvoir s’en sortir tout seul. Je lui ai dit : « Parfois, les troubles sont trop grands. Tu as besoin d’aide. »

Childs continue d’ignorer les avertissements. Cela durera jusqu’au terme de la saison. Pourtant, tout se passe bien. Il mène l’équipe aux playoffs 1993. Le Thunder mène même 2-0 au premier tour. Cela mérite bien une petite fiesta… Chris boit toute la nuit. Quad Cities perdra la série 3-2. Choqué et désespéré, le meneur californien accepte enfin une aide professionnelle. La première fois, il reste sobre pendant 37 jours. En retournant au centre de désintoxication, il se regarde dans un miroir.

« J’y ai vu mon père. Il était alcoolo et avait rendu ma vie misérable à cause de ça. Des gens étaient envoyés dans ce centre par la loi. Il y avait des prostituées, des crackheads (ndlr : drogués au crack), de tout… Toutes sortes de descente aux enfers que j’étais en train de copier. Tu ne sais pas où tout cela te mène ni ce que tu feras quand tu n’auras plus d’argent pour ta drogue ou ta boisson. »

Chris reprend sa place sur le terrain. L’aventure NBA démarre en août 1993 chez les Spurs. Enfin, pas vraiment… Il est coupé juste avant le coup d’envoi de la saison régulière, le 25 octobre. C’est le dernier joueur remercié par San Antonio. De retour en CBA, il mène Quad Cities jusqu’au titre.

Flashé à 17.9 points et 7.6 passes en saison régulière (Top 20 dans les deux cas), il s’affiche à 19.8 points et 11.8 passes durant les Finales. Un rendez-vous un peu particulier puisque les cinq manches donnent lieu à six prolongations. Revenu dans la lumière avec une 11e place au classement des meilleurs passeurs de l’histoire de la CBA, Childs reçoit un appel des Nets. Affaire conclue le 29 juillet 1994. Contrat minimum : 1 an. Il choisit de porter le numéro 1. Explication ?

« J’aurais dû être drafté au premier tour ! »

Le rookie a déjà 27 ans. Première saison comme back-up de Kenny Anderson. Cinquante-trois matches, un peu plus de 19 minutes en moyenne, 5.8 points et 4.1 passes. Pour sa première rencontre, le 27 décembre 1994 face aux Knicks, il plante 6 points et ajoute 6 assists en 15 minutes. Tout au long des mois suivants, il apportera son écot aux postes 1 et 2, suppléant tantôt Kenny Anderson, tantôt Kevin Edwards, Sleepy Floyd et Sean Higgins.

30 Meilleures Chris Childs Photos et images - Getty Images

Mais retour sur cette vague 3 de la saison 95-96, débuté par 2 défaites et 1 victoire, la suite est pas des plus simple !

L’équipe au complet l’emporte sur des Pistons d’un Grant Hill à seulement 5/14 au tirs, victoire 106-89 (day 26) sur notre parquet ! Grant Hill n’est que dans sa seconde année de NBA mais il fait partie des grands espoirs pour l’avenir de la Ligue !

Au day 28, défaite face a un concurrent direct pour l’avantage du terrain, les Cavs l’emporte 102 ) 91 mais au delà de la défaite, s’est la perte de Coleman qui n’aura pu jouer que 28 minutes.

Le bilan est alors de 2W-3L et l’équipe des Nets est amputé de son franchise player, D.C !

Se présente alors respectivement, les Lakers et les Spurs, résultat 2 victoires inespérées de 92-91 et 94 à 84.

Yinka Dare signe son record en carrière face à la raquette des Lakers, Divac/Polynice/Geiger et Blount !

18 points – 10 rebonds – 2 passes et 1 contre en 41 minutes  !

Amazon.com: 1994 Upper Deck Basketball Rookie Card (1994-95) #161 ...

Titulaire sur le poste de pivot, le jeune Yinka Dare affiche des moyennes de 11 points, 10 rebonds, 2 passes et une présence défensive avec 1 interception et 0.5 contre en 30.5 minutes en 2 rencontres.

La vague 3, se termine par une bonne note et un bilan de 4 victoires pour 3 défaites.

Les Nets s’en contenteront car en effet, il ne faut pas oublier que Derrick Coleman s’est blessé et aura manqué comme Chris Childs 2 rencontres cette saison. Mais le Big men ne serait pas dans une bonne passe moralement, affaire à suivre.

Chris Childs, actuellement meneur/arrière back-up affiche de solide statistique pour un joueur dans sa seconde année dans la ligue avec des moyennes de 6.8 points, 3 rebonds, 3.9 passes et une présence défensive avec 0.9 interceptions et 0.1 contre pour 1.6 pertes de balle en 19.2 minutes (16 rencontres).

 

Bilan saison 1995-96 – V2 : 7W-4L – #4 Conf East – #1 Div Atlantic

Bilan saison 1995-96 – V3 : 11W-7L – #4 Conf East – #1 Div Atlantic